Formation Médiation Familiale : tout ce qu’il faut savoir

La médiation familiale est une solution alternative de gestion des conflits liée à la famille : séparation, divorce, conflits intergénérationnels, tensions autour de la garde d’enfants ou du partage des biens. Pour exercer ce métier, une formation spécifique en médiation familiale est indispensable. Cet article vous propose un tour complet du sujet : déroulement, objectifs, prérequis, débouchés et financement.

autour d'un formateur,des hommes et femmes sont réunies dans une salle afin de se former à la médiation familiale

🎯 Qu’est-ce que la médiation familiale ?

La médiation familiale est un processus de gestion des conflits qui repose sur la volonté des personnes concernées de trouver ensemble une solution, avec l’aide d’un tiers neutre, le médiateur familial. Elle s’adresse principalement aux familles confrontées à des situations de tension, de rupture ou de désaccords persistants. Contrairement à une procédure judiciaire, la médiation familiale offre un espace de dialogue structuré, confidentiel et respectueux, permettant à chacun de s’exprimer et d’être entendu.

Par exemple, un couple en instance de divorce qui ne parvient pas à s'entendre sur la garde des enfants peut solliciter une médiation pour élaborer ensemble un planning parental adapté aux besoins de chacun. Dans une autre situation, des frères et sœurs en désaccord sur la répartition d’un héritage peuvent, grâce à la médiation, renouer le dialogue et aboutir à un accord équilibré sans avoir à passer par une longue bataille judiciaire.

Le médiateur familial n’est ni juge, ni avocat, ni thérapeute. Son rôle est de favoriser la communication entre les parties, de rétablir la confiance et de créer les conditions nécessaires pour qu’un accord soit trouvé par les personnes elles-mêmes. Il veille à ce que chacun puisse s’exprimer librement, dans un cadre sécurisé, tout en garantissant la neutralité du processus.

Ce cadre peut être sollicité dans diverses circonstances : une séparation conflictuelle, une recomposition familiale difficile, une rupture de lien entre un parent et un adolescent, ou encore des tensions intergénérationnelles liées à la prise en charge d’un proche âgé. Dans tous ces cas, la médiation familiale permet de préserver les liens familiaux, même dans un contexte de désaccord profond.

La médiation est toujours volontaire : personne ne peut être contraint d’y participer. Elle peut être proposée par un juge dans le cadre d’une procédure familiale, mais elle reste fondée sur l’engagement libre des participants. C’est cette liberté, alliée à la confidentialité des échanges, qui en fait un outil puissant pour dépasser les conflits et construire des solutions durables.

🎓 Quelle formation pour devenir médiateur familial ?

Pour exercer en tant que professionnel, il est nécessaire de suivre une formation diplômante reconnue par l’État : le Diplôme d’État de Médiateur Familial (DEMF).

📌 Les objectifs de la formation

La formation vise à :

  • Développer les compétences en communication, écoute active et gestion des émotions
  • Acquérir des connaissances juridiques, psychologiques et sociologiques relatives à la famille
  • Maîtriser les étapes du processus de médiation
  • Adopter une posture professionnelle et éthique

📅 Durée et contenu

Le DEMF se compose de 595 heures de formation théorique et de 105 heures de stage pratique. Il s’agit d’une formation longue, généralement répartie sur 1 à 2 ans à temps partiel.

Le programme est structuré autour de plusieurs unités d’enseignement (UE) :

  • UE 1 : Cadre juridique et social de la famille
  • UE 2 : Processus de médiation
  • UE 3 : Techniques de communication et d’accompagnement
  • UE 4 : Stage professionnel et analyse de la pratique

📍 Où suivre cette formation ?

Plusieurs organismes dispensent le DEMF en France : IFOMENE (Paris), CNAM, CNDB, IRFSS, universités ou associations spécialisées. Il est possible de la suivre en présentiel ou à distance, selon les centres de formation.

🧠 Qui peut suivre cette formation ?

La formation en médiation familiale s’adresse à toute personne désireuse de s’engager dans une démarche d’accompagnement des familles en conflit, à condition de répondre à certains critères de parcours et de motivation. Il ne s’agit pas d’une formation accessible à tout public sans filtre : elle demande un socle de connaissances, une posture professionnelle, et une réelle appétence pour la gestion des relations humaines. En général, les candidats doivent justifier d’un diplôme de niveau bac +2 minimum, ou bien d’une expérience significative dans un domaine connexe tel que le social, l’éducation, le droit ou la psychologie.

✅ Profils admis

  • Titulaires de diplômes de niveau 5 (anciennement III) comme éducateur spécialisé, assistant social, conseiller conjugal
  • Professionnels de la santé, du droit, de l’éducation ou de la justice
  • Personnes en reconversion ayant une expérience professionnelle significative dans l'accompagnement des familles

Par exemple, un éducateur spécialisé ayant travaillé pendant plusieurs années auprès de familles en difficulté pourra tout à fait intégrer le cursus, tout comme un juriste souhaitant élargir son champ d’action à la médiation. De même, une conseillère conjugale, une assistante sociale ou un professionnel du secteur associatif peut y trouver un prolongement naturel à sa mission. Dans certains cas, des personnes en reconversion professionnelle, dotées d’une expérience de terrain dans l’accompagnement, sont également admises après étude de leur dossier. Ce qui compte, c’est de pouvoir démontrer une capacité à analyser les dynamiques familiales, à écouter sans juger, et à maintenir une position de neutralité dans des contextes souvent émotionnellement chargés.

Une sélection à l’entrée est souvent réalisée via un dossier, un entretien de motivation et parfois un test écrit.

La sélection se fait généralement sur dossier, accompagné d’un entretien de motivation, parfois complété par un écrit. Ce processus permet aux centres de formation de vérifier non seulement le parcours du candidat, mais aussi sa compréhension du métier, sa maturité personnelle, et sa capacité à s’inscrire dans une démarche réflexive. Il ne s’agit pas simplement d’apprendre des techniques : devenir médiateur familial, c’est aussi adopter une posture d’écoute, de retenue, de respect de l’autre et de soi. Cette posture s’acquiert, mais elle demande un certain niveau de conscience et de stabilité personnelle dès l’entrée en formation.

Il est important de souligner que cette formation attire souvent des professionnels en milieu de carrière, désireux de donner un nouveau sens à leur parcours ou d’apporter une dimension relationnelle plus forte à leur métier initial. Elle peut également répondre à un besoin personnel de transformation, pour celles et ceux qui ont été confrontés, dans leur vie privée ou professionnelle, à des situations de conflit familial qu’ils souhaitent désormais accompagner autrement.

La formation en médiation familiale est accessible, mais sélective. Elle s’adresse à des personnes engagées, capables d’introspection et animées par un véritable désir de contribuer à la résolution des conflits d’une manière humaine, pacifique et constructive. Si vous vous reconnaissez dans ces valeurs et que vous possédez déjà une base d’expérience relationnelle ou sociale, vous avez sans doute le profil idéal pour rejoindre cette voie exigeante mais profondément enrichissante.

💼 Quels débouchés après la formation ?

Obtenir le Diplôme d’État de Médiateur Familial (DEMF) ouvre la voie à une diversité de débouchés professionnels, aussi bien dans le secteur public que privé. Le médiateur familial peut exercer son métier dans des structures variées, où ses compétences sont de plus en plus recherchées face à l’augmentation des conflits familiaux et à la volonté croissante des institutions de privilégier les modes amiables de règlement des différends.

Parmi les principales possibilités d’emploi, on retrouve :

  • Les associations de médiation familiale, souvent subventionnées par les CAF, les conseils départementaux ou les tribunaux, où le médiateur intervient dans le cadre de permanences, sur rendez-vous ou dans des missions de proximité.
  • Les structures publiques ou parapubliques telles que les maisons de justice et du droit, les points d'accès au droit, ou les services de médiation intégrés aux collectivités territoriales.
  • Les centres sociaux, les services d’aide à la famille ou les établissements médico-sociaux, où la médiation s’inscrit dans un accompagnement plus large des publics fragiles.
  • Le secteur judiciaire, notamment en lien avec les juges aux affaires familiales qui peuvent proposer une médiation dans le cadre d’une procédure de divorce, de séparation ou de litige parental.
  • L’activité en libéral, pour les médiateurs souhaitant créer leur propre cabinet, proposer des consultations privées et intervenir ponctuellement pour des institutions ou entreprises.

Le métier de médiateur familial est souvent exercé en **complément d’une autre activité** : travailleur social, thérapeute, conseiller conjugal, éducateur ou formateur. Toutefois, certains professionnels réussissent à en faire leur activité principale, notamment en combinant médiation familiale, médiation intergénérationnelle, formations, interventions scolaires ou conférences.

Le revenu d’un médiateur familial dépend fortement de son statut. En structure associative, un médiateur salarié débutant peut percevoir entre 1 900 € et 2 300 € brut par mois. En libéral, les honoraires sont libres mais tournent en moyenne autour de 60 à 100 € la séance, selon la région et le type de public visé. Il est important de noter que certaines prestations peuvent être prises en charge partiellement par les CAF ou les collectivités.

Le secteur étant en plein développement, les perspectives d’emploi sont plutôt favorables, notamment pour ceux qui font preuve de polyvalence, de sens relationnel et d’un fort engagement éthique.

💸 Financer sa formation en médiation familiale

Le coût d’une formation au DEMF représente un investissement non négligeable, avec des frais pouvant varier de 5 000 € à plus de 9 000 € selon l’organisme, la localisation, et la durée de la formation. Heureusement, plusieurs dispositifs de financement existent pour aider les candidats à couvrir tout ou partie de cette dépense. L’accès à ces aides dépend de votre statut (salarié, demandeur d’emploi, indépendant, agent public, etc.).

Voici les principales solutions de financement :

  • Le Compte Personnel de Formation (CPF) : si vous avez cumulé des droits à la formation, vous pouvez mobiliser votre CPF pour financer tout ou partie du DEMF. Il suffit de vérifier votre solde sur le site officiel.
  • Pôle emploi : pour les demandeurs d’emploi, il est possible d’obtenir une aide via l’AIF (Aide Individuelle à la Formation), à condition que la formation soit cohérente avec votre projet de retour à l’emploi. Un entretien avec votre conseiller est nécessaire pour valider la demande.
  • Le plan de développement des compétences de l’employeur : si vous êtes salarié(e), votre employeur peut prendre en charge tout ou partie de votre formation dans le cadre du plan de formation interne, notamment si la médiation familiale s’intègre dans les besoins de votre poste actuel ou d’une mobilité interne.
  • Les OPCO (Opérateurs de compétences) : pour les salariés du secteur privé, les indépendants ou les professionnels libéraux, les OPCO peuvent cofinancer la formation, en fonction du secteur d’activité et des critères de l’organisme financeur.
  • Le congé de transition professionnelle (anciennement CIF) : il permet de financer la reconversion d’un salarié en CDI ou en CDD, avec maintien partiel de la rémunération pendant la durée de la formation.
  • Les collectivités territoriales et aides spécifiques : certaines régions, départements ou fondations proposent des bourses ou des aides individuelles pour les personnes en reconversion ou en difficulté financière. Il est recommandé de se renseigner auprès de son conseil régional.

De nombreux centres de formation proposent également des modalités de paiement échelonné ou des solutions d’accompagnement administratif pour constituer les dossiers de financement. Certains accompagnent même les stagiaires dans la recherche d’aides personnalisées.

Avant de vous inscrire, il est donc crucial de se renseigner en amont sur les possibilités de prise en charge selon votre situation. Cela vous permettra d’aborder la formation plus sereinement, sans que la question du coût devienne un frein à votre projet professionnel.

📈 Une carrière pleine de sens

Exercer en tant que médiateur familial, c’est contribuer à apaiser des situations humaines complexes. Le métier demande de l’empathie, une forte capacité d’analyse et une posture professionnelle exigeante. Mais il offre aussi une grande richesse humaine et un réel impact social.

Si vous êtes attiré par les métiers du lien, du dialogue et de la résolution pacifique des conflits, la formation en médiation familiale peut représenter une voie professionnelle aussi utile qu’épanouissante.

📝 En résumé

  • 🎓 La formation passe par le DEMF, diplôme d’État reconnu
  • 📚 Le cursus dure en moyenne 1 à 2 ans avec stage inclus
  • 👥 Le métier est ouvert aux profils sociaux, juridiques ou en reconversion
  • 💼 Débouchés dans le social, le judiciaire ou en cabinet privé
  • 💰 Financements possibles via CPF, Pôle emploi, etc.

💡 Conseil : Avant de vous engager, assistez à des réunions d’information, échangez avec des médiateurs en activité, et vérifiez les conditions d’accès auprès de l’organisme choisi.

A Savoir:

Certaines personnes se posent cette question:

👥 Puis-je suivre la formation Médiation Familiale en Alternance ?

En réalité, la formation au Diplôme d'État de Médiateur Familial (DEMF) n'est pas proposée en alternance au sens classique du contrat d'alternance (apprentissage ou professionnalisation), car ce diplôme s’adresse principalement à des professionnels en activité ou en reconversion.

Cependant, la formation est souvent proposée à temps partiel, ce qui permet de la suivre tout en continuant une activité professionnelle (on parle alors de formation « en cours d'emploi », mais pas d'alternance financée comme un contrat d’apprentissage).

Donc pour résumer clairement :

  • 👉 Non, ce n’est pas une formation en alternance au sens strict.
  • 👉 Oui, elle peut être suivie en parallèle d’un emploi, mais via un autre type d’organisation (temps partiel, horaires adaptés).


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