La médiation familiale est une solution alternative de gestion des conflits liée à la famille : séparation, divorce, conflits intergénérationnels, tensions autour de la garde d’enfants ou du partage des biens. Pour exercer ce métier, une formation spécifique en médiation familiale est indispensable. Cet article vous propose un tour complet du sujet : déroulement, objectifs, prérequis, débouchés et financement.
La médiation familiale est un processus de gestion des conflits qui repose sur la volonté des personnes concernées de trouver ensemble une solution, avec l’aide d’un tiers neutre, le médiateur familial. Elle s’adresse principalement aux familles confrontées à des situations de tension, de rupture ou de désaccords persistants. Contrairement à une procédure judiciaire, la médiation familiale offre un espace de dialogue structuré, confidentiel et respectueux, permettant à chacun de s’exprimer et d’être entendu.
Par exemple, un couple en instance de divorce qui ne parvient pas à s'entendre sur la garde des enfants peut solliciter une médiation pour élaborer ensemble un planning parental adapté aux besoins de chacun. Dans une autre situation, des frères et sœurs en désaccord sur la répartition d’un héritage peuvent, grâce à la médiation, renouer le dialogue et aboutir à un accord équilibré sans avoir à passer par une longue bataille judiciaire.
Le médiateur familial n’est ni juge, ni avocat, ni thérapeute. Son rôle est de favoriser la communication entre les parties, de rétablir la confiance et de créer les conditions nécessaires pour qu’un accord soit trouvé par les personnes elles-mêmes. Il veille à ce que chacun puisse s’exprimer librement, dans un cadre sécurisé, tout en garantissant la neutralité du processus.
Ce cadre peut être sollicité dans diverses circonstances : une séparation conflictuelle, une recomposition familiale difficile, une rupture de lien entre un parent et un adolescent, ou encore des tensions intergénérationnelles liées à la prise en charge d’un proche âgé. Dans tous ces cas, la médiation familiale permet de préserver les liens familiaux, même dans un contexte de désaccord profond.
La médiation est toujours volontaire : personne ne peut être contraint d’y participer. Elle peut être proposée par un juge dans le cadre d’une procédure familiale, mais elle reste fondée sur l’engagement libre des participants. C’est cette liberté, alliée à la confidentialité des échanges, qui en fait un outil puissant pour dépasser les conflits et construire des solutions durables.
Pour exercer en tant que professionnel, il est nécessaire de suivre une formation diplômante reconnue par l’État : le Diplôme d’État de Médiateur Familial (DEMF).
La formation vise à :
Le DEMF se compose de 595 heures de formation théorique et de 105 heures de stage pratique. Il s’agit d’une formation longue, généralement répartie sur 1 à 2 ans à temps partiel.
Le programme est structuré autour de plusieurs unités d’enseignement (UE) :
Plusieurs organismes dispensent le DEMF en France : IFOMENE (Paris), CNAM, CNDB, IRFSS, universités ou associations spécialisées. Il est possible de la suivre en présentiel ou à distance, selon les centres de formation.
La formation en médiation familiale s’adresse à toute personne désireuse de s’engager dans une démarche d’accompagnement des familles en conflit, à condition de répondre à certains critères de parcours et de motivation. Il ne s’agit pas d’une formation accessible à tout public sans filtre : elle demande un socle de connaissances, une posture professionnelle, et une réelle appétence pour la gestion des relations humaines. En général, les candidats doivent justifier d’un diplôme de niveau bac +2 minimum, ou bien d’une expérience significative dans un domaine connexe tel que le social, l’éducation, le droit ou la psychologie.
Par exemple, un éducateur spécialisé ayant travaillé pendant plusieurs années auprès de familles en difficulté pourra tout à fait intégrer le cursus, tout comme un juriste souhaitant élargir son champ d’action à la médiation. De même, une conseillère conjugale, une assistante sociale ou un professionnel du secteur associatif peut y trouver un prolongement naturel à sa mission. Dans certains cas, des personnes en reconversion professionnelle, dotées d’une expérience de terrain dans l’accompagnement, sont également admises après étude de leur dossier. Ce qui compte, c’est de pouvoir démontrer une capacité à analyser les dynamiques familiales, à écouter sans juger, et à maintenir une position de neutralité dans des contextes souvent émotionnellement chargés.
Une sélection à l’entrée est souvent réalisée via un dossier, un entretien de motivation et parfois un test écrit.
La sélection se fait généralement sur dossier, accompagné d’un entretien de motivation, parfois complété par un écrit. Ce processus permet aux centres de formation de vérifier non seulement le parcours du candidat, mais aussi sa compréhension du métier, sa maturité personnelle, et sa capacité à s’inscrire dans une démarche réflexive. Il ne s’agit pas simplement d’apprendre des techniques : devenir médiateur familial, c’est aussi adopter une posture d’écoute, de retenue, de respect de l’autre et de soi. Cette posture s’acquiert, mais elle demande un certain niveau de conscience et de stabilité personnelle dès l’entrée en formation.
Il est important de souligner que cette formation attire souvent des professionnels en milieu de carrière, désireux de donner un nouveau sens à leur parcours ou d’apporter une dimension relationnelle plus forte à leur métier initial. Elle peut également répondre à un besoin personnel de transformation, pour celles et ceux qui ont été confrontés, dans leur vie privée ou professionnelle, à des situations de conflit familial qu’ils souhaitent désormais accompagner autrement.
La formation en médiation familiale est accessible, mais sélective. Elle s’adresse à des personnes engagées, capables d’introspection et animées par un véritable désir de contribuer à la résolution des conflits d’une manière humaine, pacifique et constructive. Si vous vous reconnaissez dans ces valeurs et que vous possédez déjà une base d’expérience relationnelle ou sociale, vous avez sans doute le profil idéal pour rejoindre cette voie exigeante mais profondément enrichissante.
Obtenir le Diplôme d’État de Médiateur Familial (DEMF) ouvre la voie à une diversité de débouchés professionnels, aussi bien dans le secteur public que privé. Le médiateur familial peut exercer son métier dans des structures variées, où ses compétences sont de plus en plus recherchées face à l’augmentation des conflits familiaux et à la volonté croissante des institutions de privilégier les modes amiables de règlement des différends.
Parmi les principales possibilités d’emploi, on retrouve :
Le métier de médiateur familial est souvent exercé en **complément d’une autre activité** : travailleur social, thérapeute, conseiller conjugal, éducateur ou formateur. Toutefois, certains professionnels réussissent à en faire leur activité principale, notamment en combinant médiation familiale, médiation intergénérationnelle, formations, interventions scolaires ou conférences.
Le revenu d’un médiateur familial dépend fortement de son statut. En structure associative, un médiateur salarié débutant peut percevoir entre 1 900 € et 2 300 € brut par mois. En libéral, les honoraires sont libres mais tournent en moyenne autour de 60 à 100 € la séance, selon la région et le type de public visé. Il est important de noter que certaines prestations peuvent être prises en charge partiellement par les CAF ou les collectivités.
Le secteur étant en plein développement, les perspectives d’emploi sont plutôt favorables, notamment pour ceux qui font preuve de polyvalence, de sens relationnel et d’un fort engagement éthique.
Le coût d’une formation au DEMF représente un investissement non négligeable, avec des frais pouvant varier de 5 000 € à plus de 9 000 € selon l’organisme, la localisation, et la durée de la formation. Heureusement, plusieurs dispositifs de financement existent pour aider les candidats à couvrir tout ou partie de cette dépense. L’accès à ces aides dépend de votre statut (salarié, demandeur d’emploi, indépendant, agent public, etc.).
Voici les principales solutions de financement :
De nombreux centres de formation proposent également des modalités de paiement échelonné ou des solutions d’accompagnement administratif pour constituer les dossiers de financement. Certains accompagnent même les stagiaires dans la recherche d’aides personnalisées.
Avant de vous inscrire, il est donc crucial de se renseigner en amont sur les possibilités de prise en charge selon votre situation. Cela vous permettra d’aborder la formation plus sereinement, sans que la question du coût devienne un frein à votre projet professionnel.
Exercer en tant que médiateur familial, c’est contribuer à apaiser des situations humaines complexes. Le métier demande de l’empathie, une forte capacité d’analyse et une posture professionnelle exigeante. Mais il offre aussi une grande richesse humaine et un réel impact social.
Si vous êtes attiré par les métiers du lien, du dialogue et de la résolution pacifique des conflits, la formation en médiation familiale peut représenter une voie professionnelle aussi utile qu’épanouissante.
💡 Conseil : Avant de vous engager, assistez à des réunions d’information, échangez avec des médiateurs en activité, et vérifiez les conditions d’accès auprès de l’organisme choisi.
Certaines personnes se posent cette question:
En réalité, la formation au Diplôme d'État de Médiateur Familial (DEMF) n'est pas proposée en alternance au sens classique du contrat d'alternance (apprentissage ou professionnalisation), car ce diplôme s’adresse principalement à des professionnels en activité ou en reconversion.
Cependant, la formation est souvent proposée à temps partiel, ce qui permet de la suivre tout en continuant une activité professionnelle (on parle alors de formation « en cours d'emploi », mais pas d'alternance financée comme un contrat d’apprentissage).
Donc pour résumer clairement :
Les réponses aux questions fréquemment posées sur la formation rémunérée professionnelle. .
Foire Aux Questions